Aux origines

Partagez

Au commencement était le son.

La théorie du Big Bang décrit la formation de l’univers par une puissante expansion de matière et d’énergie il y a environ 15 milliards d’années. Les ondes sonores produites lors de cette formidable explosion résonneraient encore aux confins des galaxies… et la danse commença.

Très tôt dans l’histoire de l’Humanité on retrouve des traces de la relation Homme-Rythme.

Dès la Préhistoire (Paléolithique), en explorant la fabrication des outils, Homo sapiens a été confronté aux sons émis par les matériaux utilisés, essentiellement bois, pierres et os.
Simplement en les frappant, en les frottant, en utilisant un accessoire extérieur comme une baguette, ceux-ci produisent des sons et constituent la famille d’instruments de percussion la plus ancienne, les idiophones.
De simples lames de pierre ou de bois posées au sol ou mobiles furent les ancêtres des xylophones, gongs ou balafons. Ils ont été recensés en Afrique, en Asie du sud-est, également en Chine ou en Europe, et servaient probablement dans un premier temps à communiquer par sons codifiés.
On retrouve également dans cette famille les maracas, caxixis, shékérés ou shakers, instruments utilisant des graines, petits cailloux… enfermés dans un réceptacle fermés, ou extérieurs à ce réceptacle et produisant du son lorsqu’on les secoue.

Berimbaus en étoileUn des instruments les plus anciens également est l’arc musical. Dérivé de l’arc utilisé en tant qu’arme, il n’utilise pas de projectile, mais une simple corde tendue sur un bâton dont le son est amplifié soit par la bouche, soit par une caisse de résonance comme la calebasse. On le retrouve en Afrique, en Asie aux Amériques, et des peintures rupestres en Ariège attestent de son existence il y a 15.000 ans. Il est de nos jours essentiellement joués dans la Capoeira brésilienne.

tambours sur cadre ou framedrumsAvec l’évolution des techniques, les tambours fabriqués avec des peaux tendues (famille des membranophones) font leur apparition. Les tambours sur cadre ou framedrums tiennent ici une place bien spécifique de par leur ancienneté et leur utilisation. Ils sont constitués d’une peau tendue sur un cadre en bois. Le plus souvent de forme arrondie, il en existe également  des carrés ou octogonaux.

Joués à mains nues, on les retrouve au Moyen-Orient, en Inde, ainsi que dans tout le bassin Méditerranéen. En particulier en Grèce, en Crète, en Mésopotamie et en Égypte ces tambours sont utilisés lors de rituels par des femmes prêtresses pour invoquer les déesses mères de fertilité et de fécondité.
En Sibérie et en Amérique du Nord, les Shamans utilisent des mailloches de bois et de peau pour en jouer, les frappant de manière régulière pour entrer en contact avec les esprits.

Ce ne sont que quelques uns des instruments primordiaux et archétypaux emblématiques de l’histoire des percussions. Leur présence simultanée dans l’histoire sur différentes parties du globe attestent de l’universalité de la découverte et de la curiosité de l’homme pour le rythme.

Manipuler, maîtriser le son pour en faire du rythme, de la musique, est une exploration et une conquête qui passionnent les hommes depuis la nuit des temps. De nombreuses théories tentent d’expliquer la naissance de la musique. Imitation des bruits de la nature, des cris ou chants des animaux, utilisation du rythme comme moyen de communication?
La manipulation rythmique du bruit est un de nos tout premiers accomplissement, précédant de loin l’invention de la roue. On retrouve les percussions partout sur cette planète, leurs formes, leurs matières et leur usage variant selon les cultures. Rythmes accompagnant les rassemblements, les fêtes et les danses, rituels sacrés honorant les dieux, la vie ou la mort, rythmes scandant le travail ou la guerre… Ils accompagnent l’homme, le lien social depuis toujours.

Aujourd’hui nos sociétés occidentales modernes leurs retrouvent des vertus thérapeutiques pour recréer du lien social, gérer le stress, la douleur, ou comme outil de développement personnel.

Sources:
« Planet Drum » de Mickey Hart & Frederic Lieberman-Harper San Francisco-1991
« When the Drummers were Women-A Spiritual History of Rhythm » de Layne Redmond-Three Rivers Press-1997
« Analyse lithoacoustique et pétrographique de lithophones (…) » de Érik Gonthier
http://erikgonthier.blogspot.fr/2009/07/analyses-lithoacoustiques-et.html