Le Rythme Nous Relie

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Dans la mémoire ancestrale des sociétés humaines,
le rythme a toujours été un outil de création du lien.

Lien entre les hommes, instrument de communication entre les communautés, tambour-langage utilisant des rythmes précis en fonction des messages, élément de partage lors des rituels ponctuant la vie sociale quotidienne, le travail, les festivités, à travers les danses, musiques et percussions.
Il est également parfois le support de la mémoire, de la transmission orale de l’histoire d’un groupe humain. En Afrique, le tambour peut raconter l’histoire d’une tribu de génération en génération sans support d’écriture.

Le rythme a toujours été et reste dans les cultures premières, ainsi qu’en de trop rares occasions dans nos sociétés modernes, un élément fondateur des connections entre les hommes, de l’échange non verbal.

Lien spirituel également, permettant d’invoquer les divinités, les forces de la nature, protégeant des mauvais esprits, et permettant de guérir. Que ce soit au Néolithique (9 000 à 4 000 avant J.C.), où les prêtresses responsables des cultes des Déesses étaient les détentrices du savoir rythmique et jouaient les tambours sur cadre (parmi les instruments les plus anciens); avec les Shamans des traditions sibériennes, mongoles ou amérindiennes; les derviches tourneurs Soufis; ou dans les transes de possession de la Santeria (Cuba), du Candomble (Brésil) ou du Vaudou.

 

Les traditions contemplatives d’Asie utilisent également les tambours et percussions comme moyen de méditation. Partout sur la planète, les hommes ont tapé sur du bois, des peaux, du métal, toutes sortes d’instruments et de matériaux pour faire appel, pour entrer en contact avec ce qui leur semblait supérieur.

 

Lien avec la nature: le rythme s’adresse non seulement à notre cerveau archaïque, celui qui reconnaît la pulsation comme faisant partie de la nature, de notre nature, qui nous a accompagné 24h sur 24, 7 jours sur 7 pendant 9 mois dans le ventre de notre mère, et qui nous appelle à nous mouvoir avec elle. Mais aussi au cortex cérébral, plus évolué, qui reconnaît et apprécie la beauté et la complexité de la construction rythmique élaborée.

 

Au sujet du rythme, la science nous enseigne la « Loi de l’entraînement ». Découverte en 1665 par Christian Huygens, elle nous apprend que si 2 rythmes sont à peu près similaires, et leurs sources proches l’une de l’autre, ces 2 rythmes finiront toujours par battre ensemble, se synchroniseront.
Pourquoi? Très certainement parce que la nature est efficace et que cela demande moins d’énergie de pulser ensemble qu’en opposition. (Vous trouverez en fin d’article une vidéo illustrant la synchronisation)

Le rythme a ce pouvoir attractif qui nous pousse, nous entraîne à accorder nos mouvements à la pulsation, que ce soit simplement en battant la mesure, ou en dansant avec tout notre corps. L’énergie qu’il dégage nous nourrit. Et en dansant en sympathie avec le rythme, nous sommes entraînés à danser en sympathie les uns avec les autres. Le rythme relie. Il est profondément communautaire, au sens noble du terme. Notre société centrée sur l’individu nous fait perdre ce contact, cette connection inter-humaine qui nourrit les relations et le « vivre ensemble ».

Aujourd’hui, même le mot « communauté » perd son sens de « mise en commun » pour signifier plus souvent  le « communautarisme », qui amène au contraire à la séparation, à l’incompréhension, au manque de communication.

Nous avons plus que jamais besoin de lien, de partage, d’échange. Partager l’énergie d’un rythme, celle de nos voix et de nos corps en mouvement nous permet d’être nous-même, de nous retrouver, de nous souvenir de ce que nous savons déjà, de ce qui fait partie de nous et que nous croyons avoir oublié, tout en faisant partie d’un collectif.
TaKeTiNa nous reconnecte à ce rythme, à nous-même, et aux autres.

 

Cette vidéo montre comment des métronomes peuvent se synchroniser, même s’ils sont lancés à des moments différents. Pour cela, ils sont placés sur une planche et deux boîtes afin qu’il y ait la flexibilité suffisante pour permettre la synchronisation. Après quelques périodes de chaos, les métronomes se verrouillent et battent parfaitement ensemble.